Samedi 19 mars, la municipalité de Givors, représentée par Christiane Charnay première adjointe, des élus et l’association des anciens combattants de la FNACA, présidée par M. Petiot, ont commémoré le 54ème anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, le 19 mars 1962, en présence de nombreux Givordins.

Depuis plusieurs décennies nous commémorons le souvenir des nombreuses victimes de la guerre d’Algérie, et depuis décembre 2012 nous le faisons de manière officielle.

En effet, depuis le 6 décembre 2012, la date du 19 mars 1962 est devenue une commémoration officielle notamment grâce à l’action inlassable de la Fnaca, de certains parlementaires et de quelques élus locaux.

Désormais le 19 mars 1962, date du cessez le feu, fait parti des commémorations officielles et fait entrer la guerre d’Algérie dans le cadre des cérémonies nationales de notre pays.

Notre République française, porteuse de valeurs universelles, s’honore ainsi d’assumer son histoire et d’intégrer dans la mémoire nationale un passé trop longtemps enfoui.

Cependant, certains continuent encore à contester cette reconnaissance.

● à l’exemple du vice-président du FN qui conteste la date du 19 mars ou comme le maire de Béziers qui a décidé de débaptiser la rue du 19 mars 1962, pour lui donner le nom d’Hélie Denoix de Saint-Marc, qui a pris part au putsch des généraux du 21 avril 1961 et qui a été condamné par la justice française.

● à l’exemple aussi du maire de Nice et président de la région PACA qui refuse de commémorer le 19 mars 1962.

Un tel comportement, une telle idéologie constituent une offense et une atteinte grave à la mémoire des dizaines de milliers de soldats français qui sont tombés pendant cette guerre.

C’est pourquoi, devant de tels agissements, qui ne cherchent qu’à attiser les braises de la haine et du rejet de l’autre, il nous faut plus que jamais accomplir notre devoir de mémoire en rappelant l’horreur de cette guerre

♦ qui dura plus de 7 ans, et mobilisa plus de 400 000 soldats.

♦ Une guerre qui fit voler en éclats la 4ème République et faillit renverser la 5ème.

♦ Une guerre qui a longtemps caché son nom, malgré des centaines de milliers de victimes.

Ce n’est qu’en 1999, après de nombreuses mobilisations de la Fnaca, qu’une loi reconnaît enfin l’état de guerre en Afrique du Nord et permet ainsi une meilleure connaissance de la réalité des combats.

A l’époque, la guerre d’Algérie n’était plus une guerre sans nom, mais elle restait malgré tout une guerre sans date.

Dès 1963, la FNACA décide d’honorer, chaque 19 mars, la mémoire de toutes les victimes, mais il aura fallu attendre 2002 pour que l’assemblée nationale soit saisie de cette question.

Le 22 janvier la proposition de loi est votée par une majorité de députés et transmise au Sénat, où elle dormira pendant 10 ans avant de ressortir le 8 novembre 2012 pour être adoptée le 6 décembre suivant.

Plus qu’une date historique pour notre pays, ce 19 mars est

● une victoire de la République contre tous ses détracteurs, et notamment les nostalgiques de l’OAS et de l’Algérie française.

● une victoire de la France qui doit nous servir de point d’appui pour toujours mieux œuvrer à la paix et au rapprochement entre les peuples,

● et enfin, une victoire pour la Fnaca et les centaines de milliers d’anciens combattants d’Afrique du Nord qui ont consenti d’immenses sacrifices dans cette guerre, en y donnant leur jeunesse et pour beaucoup leur vie.


En étant l’une des rares villes de notre pays à avoir refuser de commémorer le 5 décembre, Givors a depuis longtemps fait le choix du 19 mars comme seule et unique date commémorative de la fin de la guerre d’Algérie.

Je tiens à ce titre à remercier les adhérents de la Fnaca de Givors qui montrent, par leurs engagements et leur présence à toutes les cérémonies, leur attachement au devoir de mémoire et leur volonté de construire un avenir de paix, de justice et de solidarité.

En nous réunissant chaque année dans ce square du 19 mars 1962, dont le nom est désormais couplé avec celui de Jacky Portier, nous réalisons notre devoir de mémoire, de respect et de reconnaissance envers tous ceux qui ont combattu.

Et nous rendons hommage à nos 3 Givordins qui ont perdu la vie :

Jacques Bouvier, né en 1935, décédé au combat le 14 septembre 1957.

Raymond Poisson, né en 1936, décédé au combat le 25 novembre 1958.

Victor Devaux, né en 1937, décédé au combat le 26 octobre 1959.

Malheureusement la guerre et le terrorisme restent de biens tristes sujets d’actualité.

Tous les jours, dans le monde, des hommes, des femmes et des enfants en payent le prix.

La liste est longue des conflits meurtriers et des actes de barbarie qui, parfois, nous font perdre espoir en l’humanité.

● Comme beaucoup, je participe au devoir de mémoire, pour transmettre aux jeunes générations le message du » Plus jamais ça ! »

● Comme beaucoup, je suis de ceux qui espèrent que s’imposent la paix et la démocratie dans le monde

● Comme beaucoup, je suis de ceux qui militent pour le respect des Droits de l’Homme quel que soit le pays où l’on vit, quel que soit le dieu que l’on prie, et quel que soit le parti politique auquel on appartient.

● Comme beaucoup, je suis de ceux qui agissent pour que les belles valeurs de notre République ne soient pas seulement inscrites au fronton de nos mairies, mais soient, chaque jour, traduites en actes concrets.

Dans un monde particulièrement troublé, il nous faut être solide et bien campé sur les valeurs de la République.

Liberté, égalité, fraternité auxquelles nous pourrions ajouter laïcité sont les piliers indispensables de notre vivre ensemble.

Ne laissons personne abîmer ce que la révolution française nous a donné et soyons toutes et tous de véritables sentinelles de la République.

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